LA FRANCE QUI SE LEVE TOT

Depuis plusieurs semaines des travailleurs en situation irrégulière sont en mouvement pour la reconnaissance de leurs droits. Cet événement, emblématique des effets de la mondialisation, m'amène quelques réflexions : D'abord, comme c'est le cas aux Etats-Unis d'Amérique depuis des décennies, des travailleurs étrangers en situations irrégulière, souvent pauvres, travaillent en France. Ils occupent la plupart du temps des postes sur lesquels les Français ne se précipitent pas. Pour la première fois, ceux-ci apparaissent au grand jour, courageusement : ils existent enfin ! Ensuite, si les syndicats ont été particulièrement impliqués dans l'accompagnement et la structuration de cette lutte, les organisations politiques de la gauche et de l'extrême-gauche ont été quelque peu silencieuses. Pourquoi ? Je ne suis pas pour la régularisation aveugle de tous les sans-papiers, mais je pense que la France doit permettre aux étrangers qui le souhaitent d'y travailler dans le cadre d'un partenariat efficace entre l'administration et les entreprises. Enfin, ces travailleurs étrangers étant avant tout des salariés, souvent éduqués, il me semble qu'il serait temps que la France leur donne le droit de cité, notamment par le vote, au moins dans les scrutins locaux. Il faut que la gauche soit à l'avant-garde sur cette question, en proposant de leur donner un réel statut, avant que ce soit la droite qui ne le fasse cyniquement. En effet, ce type de travail contribue à entretenir les salaires au plus bas.