JE NE VOUS DECEVRAI PAS...

"Je ne vous décevrai pas, je ne vous trahirai pas". Voilà quelles ont été les principales déclarations de Nicolas Sarkozy au soir de son élection. Mais à qui s'adressaient ces engagements ? A ceux qui avaient voté pour lui. Et quels sont ceux qui ont donné leur voix au leader de l'UMP ? Notamment, une bonne moitié de l'électorat populaire aquis habituellement à la gauche : salariés et ouvriers du secteur privé, retraités des classes "moyennes". Quels sont ceux qui subissent le plus durement la politique anti-sociale menée par la droite ? Ces mêmes catégories sociales qui se sont égarées dans l'isoloir lors de la dernière présidentielle. C'est aujourd'hui cet électorat populaire que le Parti Socialiste se doit de reconquérir : celui qui a trop fait défaut à Ségolène Royal, probablement pas par hasard. Dans le slogan "travailler plus pour gagner plus", les gens ont retenu le "gagner plus". Les salariés sont effectivement prêts à travailler davantage si cela peut leur rapporter plus, conformément à une certaine logique capitaliste. Le mouvement socialiste, lui, doit redonner du sens à la valeur travail en y associant intrinsèquement la dignité ! Si tout travail mérite salaire, tout activité salariée doit, en donnant une rétribution suffisante, laisser la disponibilité nécessaire pour vivre et élever ses enfants dignement. Ce soir, Nicolas Sarkozy répondra aux questions des journalistes. Comme d'habitude, il gratifiera son auditoire de formules toutes faites, faisant fi de la crise de confiance dont il est la victime et la cause. Les questions sociales risquent d'être éclipsées par la crise financière et le projet de réforme institutionnelle. Peut-être suis-je naïf, mais : - j'espère que la nouvelle équipe de journalistes sera moins complaisante qu'habituellement, - j'attends des dirigeants de mon parti qu'ils soient pertinents dans leur riposte aux déclarations du président, ceci dans le but de regagner durablement la confiance des Français !