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FRANCARBO [un monde d'avance]
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29 mars 2008

L'IMPOT POUR LUTTER CONTRE LE SIDA

Sidaction Il était très difficile ce week-end de manquer le petit logo dans la lucarne : "appelez le 110". La lutte contre le SIDA, la prévention auprès des jeunes particulièrement, est à juste titre une priorité sanitaire. J'y suis d'autant plus favorable que, comme la plupart des personnes de ma génération, j'ai découvert la sexualité avec le préservatif : c'était le préliminaire aux préliminaires ! Avec en France 40.000 personnes étant encore porteuses du virus sans le savoir, le Sidaction doit continuer de faire son oeuvre pour sensibiliser le grand public. POURQUOI DONNER ? Cependant, personne ne s'étonne que l'on demande aux gens de donner de l'argent pour lutter contre ce fléau. S'il faut de l'argent pour lutter contre le SIDA, pourquoi devrait-il provenir de dons individuels ? Pourquoi la puissance publique ne finance-t-elle pas l'intégralité des projets de recherche ? Pourquoi personne ne pose jamais publiquement la question ? D'autant que ceci est valable pour cette cause comme pour des dizaines d'autres : maladies de la vieillesse, pauvreté, handicap, etc. COMMENT DONNER Car si la lutte contre le SIDA, du point de vue préventif ou médical, doit être considérée comme une cause nationale, voire internationale, je trouverai plus juste qu'elle soit financée par l'impôt, ce pour plusieurs raisons. 1 - Les priorités nationales doivent être complètement assumées par la puissance publique. Faire appel au don individuel ne sous-entend-t-il pas que l'Etat et les collectivités ne prennent pas leurs responsabilités ? Cela n'apporte-t-il pas de l'eau au moulin des partisans d'un Etat réduit à la portion congrue ? Cela ne contribue-t-il pas au développement déraisonné des actions caritatives parainées par les grands médias et les grands groupes industriels, faisant un bénéfice d'image au passage ? 2 - L'impôt est l'un des fondements de notre modèle social et républicain. Le peuple de France élit des représentants pour redistribuer la richesse nationale en fonction de priorités débatues dans le cadre des campagnes électorales. La revaloraisation de la politique ne passe-t-elle pas par cette clarification : par notre impôt, nous donnons les moyens à nos élus de mettre en oeuvre des actions visant à résoudre des questions faisant problème dans la société, l'argent public étant le nerf de la guerre. 3 - Le développement anarchique des actions de communication caritatives induit une égalité de traitement entre de justes causes, favorisant les plus télégéniques. Ce capitalisme caritatif (de charité) repose sur la domination et la bonne conscience des forts sur les faibles, souvent au détriment d'une majorité silencieuse ou influençable. Dans un contexte de crise du pouvoir d'achat, n'est-il pas indécent de demander au péquin de casser la tirelire pour suppléer le désengagement de l'Etat ? Il est donc temps que la gauche propose des règles de régulation visant à éviter que les causes caritatives ne décridibilisent l'action publique et qu'elles ne soient concurrentes. Mais le système du marché caritatif n'est-il pas allé trop loin pour qu'un leader politique ne prenne le risque d'être mal compris ? Qui aura le courage de dire que l'impôt c'est bien, surtout s'il est juste et que le citoyen a la preuve d'en avoir pour son argent ?
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