Intervention de Jean-Louis LLORCA au Congrès fédéral
Mes chers camarades,
Un souffle de gauche est sans conteste passé sur notre Fédération au cours de ce congrès. C'est la voix d'une gauche à nouveau à l'offensive, sans complexes pour affronter une droite elle-même décomplexée. C'est une gauche consciente des défis que nous devons relever face à la déliquescence du capitalisme financier.
A une époque radicalement nouvelle, il faut une gauche nouvelle : pas celle du renoncement et de l'adaptation, mais bien au contraire celle du retour de l'Etat, de la politique, de la redistribution des richesses, de la maîtrise de la vie économique par les peuples.
La motion C, conduite par Benoît Hamon a effectué un beau résultat au niveau de la Haute-Garonne, où elle tutoie le quart des suffrages exprimés. Plus encore à Toulouse, où elle réalise 30 %, elle devient l'orientation privilégiée par les militants qui l'ont placée en tête des 6 motions.
L'orientation de gauche que nous avons proposée a suscité le débat, et s'est distinguée, nous le pensons, par sa cohérence et sa continuité de pensée. Elle a suscité l'intérêt, au delà même de nos débats internes. Elle a résonné avec la réalité économique et sociale dans notre pays et dans le monde, et c'est cela qui lui a permis de convaincre.
Notre Motion a aussi su, en plaçant à sa tête un homme de 41 ans, donner toute sa chance à ce renouvellement qui est une demande pressante des militants.
Chers camarades, il faudra désormais voir les choses ainsi si on veut être lucide et honnête : la gauche du Parti, en Haute-Garonne, comme en France d'ailleurs, n'est pas une minorité que l'on pourrait juger comme de deuxième ordre. Elle est une vraie force, présente dans tout le département, reposant sur l'adhésion militante. C'est une évolution que personne ne doit sous-estimer.
Mais à vrai dire camarades, nous n'aspirons pas à un simple rôle d'aile gauche pour notre Parti. Nous voulons, avant tout, vivre pleinement dans notre Parti, l'enrichir, le porter au plus haut, comme un Parti Socialiste combatif, ancré à gauche, capable de faire reculer une droite, qui elle, ne doute pas un seul instant de ses valeurs.
C'est pourquoi mes camarades co-signataires de la motion C m'ont confié le soin, ce soir de tenir le langage de l'unité socialiste.
Et c'est devant les militants, en toute transparence, que nous proposons maintenant à nos camarades de la motion A, arrivée en tête du suffrage, de travailler ensemble, demain, dans cette Fédération de la Haute-Garonne, et d'y partager la responsabilité de l'animation de notre Parti.
Nous pensons que cette convergence est souhaitable et possible, et cela pour deux raisons fondamentales :
- nos deux motions partagent l'idée, centrale, essentielle, de l'alliance exclusive avec des forces politiques qui se réclament de la gauche. Et nous savons depuis longtemps - depuis le front populaire jusqu'à la gauche plurielle, en passant par Epinay- que les alliances balisent profondément une orientation politique.
- Ensuite, il y a notre vie locale commune, où nous travaillons tous ensemble. Dans les collectivités locales, nous portons des politiques claires, une attitude sans concession face au sarkozysme. Nous savons, par la pratique quotidienne, par notre capacité à avancer de concert sur les grands sujets et au moment décisif des batailles électorales, que nous pouvons faire front, et mener des batailles efficaces et souvent victorieuses. Dans ces moments, il y a bien souvent harmonie entre les socialistes de Haute-Garonne. Cette expérience vécue nous conduit à penser que nous pouvons mettre nos énergies en commun.
Tel est le message principal que nous voulons adresser ce soir, dans ce congrès local.
Je remercie tous les militants, qui ont choisi, parfois contre les consignes pressantes, de soutenir notre Motion, et ainsi de contrecarrer une dérive dangereuse vers le centre et la droite que les médias nous prédisaient inévitable.
C'est un vote d'espoir. Je sais que ces militants veulent repartir de l'avant, plus que jamais.
C'est ce chemin que nous proposons aujourd'hui, en ouvrant la voie à une majorité fédérale attachée fermement aux principes socialistes et à l'union de la gauche, et plus que jamais au travail.